Les démarches et autorisations administratives varient en fonction du milieu récepteur des rejets d'eau et du classement ICPE ou non de l'imprimerie.
Les milieux récepteurs des rejets d'une imprimerie
Le réseau d'assainissement collectif
Tout rejet, autre que domestique, dans le réseau d'assainissement collectif doit être préalablement autorisé ( autorisation de déversement) par :
- le maire ou le président de l'établissement public ou du syndicat mixte compétent en matière de collecte à l'endroit du déversement si les pouvoirs de police des maires des communes membres lui ont été transférés,
- après avis délivré par la personne publique en charge du transport et de l'épuration des eaux usées ainsi que du traitement des boues en aval, si cette collectivité est différente.
Article L 1331-10 du Code de la santé publique.
La commune ou la collectivité compétente en matière de collecte perçoit une redevance d'assainissement en contrepartie de l'épuration des eaux usées que vous rejetez .
Article L 1331-10 du Code de la santé publique. Le milieu naturel ou le réseau d'eaux pluviales
Il est interdit de déverser des eaux industrielles ou domestiques dans le milieu naturel sans traitement.
Le rejet en milieu naturel, après traitement doit être autorisé :
- dans les fossés par le propriétaire du fossé : collectivité propriétaire ou Direction Départementale des Territoires (DDT),
- dans les eaux superficielles et souterraines par le préfet (par instruction de la DDT),
- dans le réseau d'eaux pluviales par la collectivité propriétaire du réseau.
En ce qui concerne les eaux superficielles, la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Environnement et de l'Energie (DRIEE) d'Ile-de-France peut disposer d'une compétence d'instruction en la matière. C'est le cas pour Paris. Les imprimeries soumises à la législation ICPE
Dans le cas où votre installation est classée au titre de la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement), vous devez vous conformer aux prescriptions des arrêtés préfectoraux et ministériels qui vous sont applicables.
Activités relevant de la nomenclature Installations classées pour la protection de l'environnement et pouvant être exercées par les imprimeries :
N° rubrique | Description de l'activité |
2450 | Imprimeries ou ateliers de reproduction graphique |
2950 | Traitement et développement des surfaces photosensibles à base argentique (les surfaces de film et de plaques argentiques sont à comptabiliser dans cette rubrique mais pas les surfaces de plaques traditionnelles) |
1433B | Emploi de liquides inflammables (solvants de nettoyage, alcool isopropylique) |
1530 | Stockage de papier, carton ou matériaux combustibles analogues |
2920 | Installations de compression |
2925 | Ateliers de charge d'accumulateur |
En cas d'utilisation de la technique offset avec séchage thermique, vous êtes alors obligatoirement soumis à autorisation au titre de la rubrique n° 2950 de la réglementation des installations classées.
Attention, une installation peut être soumise à plusieurs rubriques.
L'impact des rejets d'une imprimerie sur le milieu aquatique en quelques chiffres
Rejet | Charge polluante moyenne | Observations |
Révélateur | - 3 g/l en DBO
- 12 g/l en DCO
- biodégradabilité 4
| Pas de traitement possible en station d'épuration des eaux urbaines. |
Fixateur usé | - 17 g/l en DBO
- 70 g/l en DCO
- 5g/l d'argent
- biodégradabilité 4
| Pas de traitement possible en station d'épuration des eaux urbaines. |
Eaux de rinçage (rejet autorisé dans le réseau d'assainissement collectif par les collectivités propriétaires) | - 0.6 g/l en DBO
- 2.5 g/l en DCO
- 0.5 g/l d'argent
- biodégradabilité 4
| Pas de traitement possible en station d'épuration des eaux urbaines. |
Solution de mouillage | - 20 g/l en DBO
- 100 g/l en DCO
- PH 5
- toxicité aiguë : 1000 equitox
- toxicité chronique : 1300 equitox
- biodégradabilité 5
| - forte charge polluante
- très toxique à court et long terme.
Pas de traitement possible en station d'épuration des eaux urbaine. |
Voir les rubriques détaillées de la nomenclature ICPE sur le site Aida Ineris.
Les normes de rejets
Les interdictions de rejet en matière d'imprimerie
Sont interdits :
- tout rejet d'eaux autres que domestiques à savoirles rejets dans le réseau d'eaux usées des produits de la chimie de l'atelier pré-presse, les solutions de mouillage usées, les solvants et tout déchet liquide dangereux,
- toute introduction dans les égouts de substance susceptible d'être un danger pour le personnel d'exploitation ou les ouvrages d'assainissement.
Article R 1331-2 du Code de la santé publique.
Les normes de rejet pour une imprimerie
NB : Les valeurs indiquées ci-dessous sont à considérer comme des valeurs guides par les entreprises qui ne sont pas soumises à la réglementation ICPE.
Les installations classées doivent respecter certaines normes de rejet des eaux industrielles.
Toute ICPE soumise à autorisation, imprimeries comprises, doit respecter les normes de rejet suivantes :
Demande biologique en oxygène (DBO5) sur effluent non décanté | - 100mg/l si le flux journalier maximal autorisé par l'arrêté est de 15kg/j maximum, 35 mg/l au delà.
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- 100 mg/l si le flux journalier maximal autorisé n'excède pas 30 kg/j, 30 mg/l au-delà.
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Demande chimique en oxygène (DCO) sur effluent non décanté | - 3 00 mg/l si le flux journalier maximal autorisé par l'arrêté est de 100kg/j maximum, 125 mg/l au delà.
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Métaux lourds | - cuivre : 0.5 mg/l, si le rejet dépasse 5g/j,
- nickel : 0.5 mg/l, si le rejet dépasse 5g/j,
- zinc : 2mg/l si le rejet dépasse 20 g/jour,
- plomb : 0.5 mg/l si le rejet dépasse 5 g/jour,
- cadmium : 0.2 mg/l
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Hydrocarbures | - 10 mg/l si le rejet dépasse 100g/j.
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Arrêté du 2 février 1998 modifié relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation, dit "arrêté intégré", JO du 3 mars 1998.
Les ICPE soumises à la rubrique n°2950 "Traitement et développement de surfaces photosensibles à base argentique" doivent respecter les normes de rejet suivantes :
Nature du rejet | Norme |
Argent | si la surface annuelle traitée est comprise entre 2 000 et 8 000 m2 : 150 mg/m2, si la surface annuelle traitée est comprise entre 8 000 et 14 000 m2 : 100 mg/m2, si la surface annuelle traitée est comprise entre 14 000 et 20 000 m2 : 80 mg/m2, |
Métaux totaux (à l'exception du fer ) | < 15 mg/litre |
Consommation des eaux de lavage | 15 litres/m2 de surface traitée pour tous les traitements, à l'exception du procédé inversible de couleur (procédé E 6) |
Arrêté intégré du 2 février 1998 modifié, article 33-13 pour les ICPE soumises à autorisation.
Pour le calcul de la surface traitée, la totalité des surfaces photosensibles est prise en compte.
Ces valeurs limites sont quotidiennes.