L'identification des eaux de mécanique est nécessaire car elles doivent être collectées dans des réseaux séparés afin de faciliter leur traitement et d'isoler les flux en cause lors d'une éventuelle pollution.
L'activité mécanique regroupe un nombre d'activités très variées incluant le plus souvent :
- le travail mécanique des métaux,
- le traitement de surface,
- le traitement thermique,
- etc.
Cette fiche ne vise que les activités de travail mécanique des métaux (travail de la matière, usinage, fraisage, laminage, etc.) et ne couvre pas de ce fait la problématique de l'eau liée aux activités de traitement de surface.
Les rejets d'eau identifiables dans un atelier de mécanique
Les eaux domestiques
Les eaux domestiques usées sont celles provenant des établissements et services résidentiels et produites essentiellement par le métabolisme humain et les activités ménagères (lessives, cuisines, sanitaires...).
Directive du 25 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, JOUE du 30 mai 1991.
Les eaux pluviales
Les eaux pluviales sont celles qui proviennent des pollutions atmosphériques.
Source : Réglement d'assainissement de la ville de Paris
Les eaux pluviales peuvent être rejetées dans le milieu récepteur soit directement, soit par l'intermédiaire du réseau pluvial de la collectivité.
Il faut distinguer :
- les eaux de ruissellement des toits, qui ne sont pas souillées et qui peuvent être rejetées dans le milieu récepteur soit directement soit par l'intermédiaire du réseau pluvial de la collectivité (les eaux pluviales non souillées peuvent être collectées pour être utilisées dans l'activité de lavage des ateliers),
- les eaux de ruissellement sur les zones de stockage extérieures (de produits polluants ou de déchets), qui peuvent être souillées et qui sont, à ce titre, assimilées à des eaux industrielles.
Les eaux pluviales souillées :
- ne doivent pas être mélangées aux eaux pluviales non souillées.
- doivent être raccordées à un séparateur à hydrocarbures si elles ruissellent sur des surfaces chargées en hydrocarbures.
Un arrêté du 21 août 2008 précise les conditions d'usage de l'eau de pluie récupérée en aval de toitures inaccessibles, dans les bâtiments et leurs dépendances, ainsi que les conditions d'installation, d'entretien et de surveillance des équipements nécessaires à leur récupération et utilisation.
Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments, JO du 29 août 2008.
Les eaux industrielles
Selon la directive du 25 mai 1991 sur le traitement des eaux résiduaires urbaines, les eaux industrielles usées sont celles provenant de locaux utilisés à des fins commerciales ou industrielles, autres que les eaux ménagères usées et les eaux de ruissellement.
Directive du 25 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, JOUE du 30 mai 1991.
Sont donc considérées comme eaux industrielles tout rejet autre que domestique. Sont considérées comme des eaux industrielles usées, les eaux de pompage de nappe et eaux d'exhaure ou similaire.
Source : Règlement d'assainissement de la ville de Paris.
Elles rassemblent les eaux issues du lavage et les rejets des ateliers. Elles peuvent contenir des substances dangereuses telles que des hydrocarbures, des détergents, des huiles, des solvants, des lubrifiants, des particules métalliques, etc.
Elles proviennent notamment des activités suivantes :
- le dégraissage : tout au long des étapes de travail mécanique des métaux, les pièces sont enduites d'huile. Le dégraissage des pièces entre chaque étape est réalisé grâce à des solvants ou ponctuellement avec de l'eau et des produits lessiviels. Cette étape génère des déchets liquides de solvants et d'huiles usagées, parfois des bains de rinçage ;
- la mise en peinture : elle implique plusieurs étapes qui nécessitent l'utilisation de produits notamment générateurs de déchets liquides de solvants ;
- le ressuage : il permet d'identifier la présence d'éventuelles fissures sur une pièce. Le ressuage est un procédé qui fait baigner les pièces dans un effluent de dégraissage, auquel succède une phase de rinçage. Cette étape produit donc deux types d'effluents : le bain de ressuage et les eaux de rinçage ;
- le lavage des sols : les sols des ateliers de mécanique sont généralement gras, leur lavage à l'eau, associé à des produits lessiviels, génère un effluent chargé en huile, en solvant et en particules métalliques ;
- la vibro abrasion (ou tribofinition) : cette étape permet de lustrer les pièces, elle intervient à la fin du cycle de production et associe l'action mécanique de l'agitation de cailloux et de produits chimiques. Elle peut générer des effluents liquides, chargés de particules métalliques.
La gestion des eaux dans un atelier de mécanique
Les différentes eaux doivent être collectées dans des réseaux séparés afin, en cas de pollution, de pouvoir identifier et d'isoler les flux en cause.
Dans la mesure du possible, les points de rejet des eaux industrielles doivent être en nombre aussi réduit que possible et aménagés de façon à permettre un prélèvement aisé d'échantillons et l'installation d'un dispositif de mesure du débit.
Arrêté du 30 juin 1997 relatif aux prescriptions générales applicables aux ICPE soumises à déclaration sous la rubrique n°2560, article 5.3.
La particularité des déchets liquides produits par un atelier de mécanique
En dehors des eaux domestiques et, dans certains cas seulement, des eaux de lavage des sols (sous réserve du respect des dispositions du règlement d'assainissement local), un établissement de mécanique ne devrait rejeter aucun effluent liquide. L'essentiel des rejets liquides sont des déchets liquides à traiter comme tels (huiles usagées, solvants usés, fluides de coupe usagés, etc).
Certains déchets comme les huiles usagées, solvants ou fluides sont des déchets dangereux et font l'objet d'un traitement adapté.