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Fiches Pratiques
Les paramètres généraux et les critères globaux des polluants de l'eau d'origine indutrielle
Chapitre 1. Les paramètres généraux des polluants de l'eau d'origine industrielle
Les paramètres présentés ci-dessous correspondent à ceux qui sont le plus souvent retenus par les Agences de l'eau pour le calcul de la redevance pollution ainsi que par les services de la DREAL dans les arrêtés fixant les prescriptions applicables aux ICPE.
La charge polluante est une donnée de base de l'autosurveillance. Sa connaissance nécessite la mesure d'un débit en continu ainsi que la détermination de la qualité de l'effluent :
- Soit à partir d'analyses effectuées sur des prélèvements d'échantillons représentatifs,
- Soit en continu.
Les critères retenus pour l'autosurveillance sont :
- les paramètres généraux,
- les critères globaux,
- les paramètres complémentaires.
Un paramètre est un élément dont on va rechercher la présence et la quantité (exemple : le sodium). La norme est représentée par un chiffre, qui fixe une limite supérieure à ne pas dépasser ou une limite inférieure à respecter.
Un critère est rempli lorsque la norme est respectée pour un paramètre donné.
Les paramètres généraux de pollution de l'eau
Le débit des rejets d'eau
Le débit exprime la quantité d'eau qui circule pendant un intervalle de temps.
La température et le PH des effluents rejetés
Pour les ICPE soumises à autorisation, la valeur limite de température des effluents rejetés doit être inférieure à 30°.
Le pH du rejet doit être compris entre 5.5, 8.5 et 9.5 s'il y a neutralisation alcaline.
Rappel
pH < 7 pour une eau acide pH = 7 pour une eau « pure » pH > 7 pour une eau basique.
Plus un effluent s'éloigne du pH neutre, plus la vie biologique est difficile.
La mesure du pH se fait avec la méthode normalisée NF T90-008. Elle peut être réalisée à l'aide d'un pH-mètre.
Article 31 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation, dit "arrêté intégré"
Chapitre 2. Les critères globaux des polluants de l'eau d'origine industrielle
Les matières en suspension - MES
Définition et impact
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La pollution d'une eau peut être associée à la présence d'objets flottants, de matières grossières et de particules en suspension. En fonction de la taille de ces particules, on distingue généralement :
- les matières grossières (décantables ou flottables),
- les matières en suspension (de nature organique ou minérale) qui sont des matières insolubles, fines.
Cette pollution particulaire est à l'origine de nombreux problèmes comme ceux liés au dépôt de matières, à leur capacité d'adsorption physico-chimique ou aux phénomènes de détérioration du matériel (bouchage, abrasion). Adsorption = fixation d'une substance à la surface d'une particule par des liaisons faibles. Leur principal effet est de troubler l'eau, diminuant ainsi le rayonnement lumineux indispensable pour une bonne croissance des végétaux au fond des cours d'eau : c'est la turbidité.
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Unité de mesure
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mg/litre
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Valeur limite de rejet pour les ICPE soumises à autorisation
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- 100 mg/l si le flux journalier maximal autorisé par l'arrêté n'excède pas 15 kg/j,
- 35 mg/l au-delà.
Article 32 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation, dit "arrêté intégré".
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Méthodes de mesure
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Il existe deux méthodes normalisées d'analyse des MES :
- la méthode par filtration sur filtre en fibres de verre (NF EN 872),
- la méthode par centrifugation (NF T 90-105-2).
Il est très difficile de mesurer les MES en continu. En conséquence, la méthode la plus utilisée est la mesure de la turbidité (NF T90-554). Elle consiste en une mesure de la réduction de l'intensité lumineuse d'un rayon traversant un liquide contenant des matières en suspension. L'unité de mesure de la turbidité est l'unité néphélométrique (NTU).
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Oxygène dissous et demande en oxygène
Définition et impact
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L'oxygène dissous est indispensable à toute forme de vie aquatique animale. La présence de matière organique réduit la teneur en oxygène dissous dans l'eau par oxydation à travers un procédé microbiologique. Il existe ainsi deux types d'analyse qui permettent de déterminer la quantité d'oxygène dans l'eau :
- une mesure directe de la teneur en oxygène dissous dans un échantillon prélevé : cette mesure donne une indication sur la santé du cours d'eau à un instant et un endroit donné,
- une mesure de la quantité de matières organiques qui, lors de leur décomposition, sont susceptibles de consommer l'oxygène présent : cette mesure, nommée demande en oxygène, permet d'apprécier la santé globale d'un cours d'eau.
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Unité de mesure
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mg/l d'oxygène ou en % de saturation
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Méthodes de mesure
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La détermination de l'oxygène peut être réalisée :
- par titrage (méthode Winkle, iodométrique- NF EN 25813)
- grâce à une électrode sensible à l'oxygène dissous ( NF EN 25814).
La valeur mesurée dépend de la température, de la pression et de la salinité de l'eau.
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DBO5 - Demande Biochimique en Oxygène
Définition et impact
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La DBO correspond à l'oxygène qui a été utilisé par des bactéries pour détruire ou dégrader les matières organiques biodégradables présentes dans l'eau. Cette mesure traduit donc indirectement la fraction biodégradable dans l'eau et représente assez fidèlement le processus de dégradation naturel.
Les transformations des matières organiques s'effectuent en deux stades :
- le 1er stade, se rapportant aux composés carbonés, débute immédiatement et s'achève au bout de 20 jours environ,
- le 2ème stade, se rapportant aux composés azotés, ne commence qu'au bout d'une dizaine de jours et s'étend sur une période très longue.
Il est convenu d'évaluer la demande biochimique en oxygène pendant 5 jours à 20°C désignée par le sigle DBO5. Le résultat est exprimé en mg/l d'oxygène consommé pendant 5 jours.
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Unité de mesure
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mg/l d'oxygène
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Valeur limite de rejet pour les ICPE soumises à autorisation
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- 100 mg/l si le flux journalier maximal autorisé par l'arrêté n'excède pas 15 kg/j,
- 30 mg/l au-delà
Article 32 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié, dit "arrêté intégré".
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Méthodes de mesure
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Les méthodes normalisées :
- méthode par dilution et ensemencement avec apport d'allylthio-urée (NF EN 1899-1)
- méthode pour les échantillons non dilués (NF EN 1899-2).
Les méthodes commerciales :
- mesure respirométrique ou manométrique,
- mesure de la consommation d'oxygène.
La mesure en continu de la DBO5 n'est pas envisageable compte tenu du temps de l'analyse (5 jours).
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DCO - Demande Chimique en Oxygène
Définition et impact
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La DCO correspond à la quantité d'oxygène (en milligramme) qui a été consommée par voie chimique pour oxyder l'ensemble des matières oxydables présentes dans un échantillon d'eau de 1 litre. Elle est moins représentative que la DBO de la décomposition des matières organiques qui a lieu dans le milieu naturel mais elle est rapide, et contrairement à cette dernière, possède une bonne reproductibilité. La DCO est particulièrement indiquée pour mesurer la pollution d'un effluent industriel.
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Unité de mesure
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mg/litre d'oxygène
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Valeur limite de rejet pour les ICPE soumises à autorisation
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- 300 mg/l si le flux journalier maximal autorisé par l'arrêté n'excède par 100 kg/j,
- 125 mg/l au delà.
Article 32 de l'arrêté du 2 février 1998 modifié, dit "arrêté intégré"
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Méthodes de mesure
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La méthode normalisée est appelée "détermination de la demande chimique en oxygène" :
- NFT 90-101
- ISO 6060 : 1989
On définit la demande chimique en oxygène comme la concentration d'oxygène, exprimée en mg/l, équivalente à la quantité de dichromate (oxydant) consommé par les matières dissoutes et en suspension lorsqu'on traite un échantillon d'eau avec cet oxydant dans des conditions définies. Des DCO-mètres existent sur le marché : l'analyse se fait généralement dans les conditions de la norme et la mesure peut s'effectuer soit par titrimétrie, soit par colorimétrie.
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Rapport DCO / DBO5 comme indice de biodégradabilité
Définition et impact
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Le rapport DCO / DBO5 détermine la possibilité et le rendement de dégradation que l'on peut espérer par un traitement d'oxydation biologique. Si le rapport DCO / DBO5 est inférieur à 3, on peut dire que l'effluent est facilement biodégradable, un traitement biologique devant être capable d'éliminer l'essentiel de la pollution.
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MO - Matières organiques ou oxydables
Définition et impact
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La plupart des matières organiques ne deviennent polluantes que lorsqu'elles se retrouvent en excès dans le milieu. On distingue :
- les matières organiques biodégradables qui se décomposent dans le milieu naturel,
- les matières organiques non biodégradables (hydrocarbures).
De nombreux micro polluants organiques d'origine industrielle ou urbaine affectent la qualité des cours d'eau. Ils traversent les stations d'épuration sans être altérés, résistent à l'auto-épuration et se retrouvent à l'état de traces dans les rivières. Outre la réduction d'oxygène dissous qu'ils entraînent, certains confèrent aux eaux de consommation des propriétés irritantes parfois toxiques ainsi qu'une odeur et un goût désagréables. Ces micropolluants peuvent avoir une action nuisible sur la flore bactérienne et gêner, sinon empêcher le bon fonctionnement des stations d'épuration.
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Méthodes de calcul
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MO = 1/3 DCO + 2/3 DBO5
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COT - Carbone organique total
Définition et impact
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Aucune des méthodes de mesure de la demande en oxygène ne permet d'évaluer précisément la charge organique totale de l'eau. L'analyse du Carbone Organique Total a l'avantage d'être rapide, reproductible et facilement automatisée.
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Unité de mesure
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mg/litre de carbone
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Méthodes de mesure
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L'analyse du carbone organique total se fait en plusieurs phases :
- production et dosage du gaz carbonique d'origine minérale et organique (CO2 total),
- production et dosage du gaz carbonique d'origine minérale,
- la différence entre les deux mesures précédentes donne la production et le dosage du gaz carbonique d'origine organique.
Lignes directrices pour le dosage du COT : ISO 8245 : 1999
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Substances prioritaires / dangereuses
Toxicité de l'effluent
Unité de mesure
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Unité de mesure Equitox = le nombre de dilutions produites. L'équitox correspond au pouvoir inhibiteur d'un m3 d'eau dans lequel 50% des daphnies (petit crustacé d'eau douce) introduites sont immobilisées après 24 heures.
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Méthodes de mesure
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Le dosage des composés toxiques dans l'eau peut avoir lieu selon deux méthodes :
- le test des daphnies (détermination des équitox) : on définit le taux de dilution qu'il faut appliquer pour que 50% des daphnies (petit crustacé d'eau douce) soient encore mobiles après 24 heures,
- le text Microtox : mesure de la toxicité de l'effluent sur des bactéries "luminescentes".
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Métox
Définition et impact
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Les métox sont des paramètres établis par les Agences de l'eau, afin de percevoir les redevances pollution. Il s’agit d’un indice permettant d’établir le seuil de toxicité lié à la présence des métaux présents dans l’eau. Le METOX est calculé par la somme pondérée (exprimée en g/litre) de huit métaux et métalloïdes, affectés de coefficients de pondération liés aux différences de toxicité des éléments : Mercure 50, Arsenic 10, Plomb 10,- Cadmium 10, Nickel 5, Cuivre 5, Chrome 1, Zinc 1.
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Unité de mesure
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g/litre
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Méthodes de mesure
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- Dosage de mercure : NF EN 12338
- Dosage d'arsenic : NF EN ISO 11969 et NF EN 26595
- Dosage de Cadmium : NF EN ISO 5961
- Dosage du chrome : NF EN 1233
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Mise à jour : 03/07/19
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