Les démarches volontaires pour économiser l'énergie en matière de chauffage et de climatisation
Le chauffage et la climatisation représentent un des coûts les plus importants pour les entreprises. Pourtant, les contrôles imposés et les bonnes pratiques rendent possibles d'importantes économies.
Les règles relatives à la performance énergétique des chaudières et climatisation
Le chauffage et la climatisation représentent un des coûts les plus importants pour les entreprises et une source de pollution non négligeable. Pourtant, le simple respect des règles de performance énergétique permettrait d'éviter les risques liés à leur utilisation tout en permettant de faire des économies d'énergie.
Dans le tertiaire, le chauffage, la climatisation et la ventilation représentent entre 50 % et 80 % de la facture d'électricité de l'entreprise.
L'impact sur l'effet de serre de la climatisation n'est pas seulement dû aux consommations d'énergie qu'elle induit mais provient également des fluides frigorigènes émis. Ces fluides (CFC, HCFC et HFC ) ont un pouvoir de réchauffement global 1300 fois plus élevé que le CO2. Les fluides frigorigènes sont ainsi responsables en France de 5,8 % des émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, entretenues de façon incorrecte, les tours aéroréfrigérantes peuvent également être source de légionellose.
Les règles relatives à la performance énergétique des chaudières
Comme prévu par la loi du 13 juillet 2005 modifiée fixant les orientations de la politique énergétique, les chaudières doivent faire l'objet de contrôles réguliers afin de veiller à leur bon fonctionnement et à leur efficacité énergétique.
Les contrôles varient en fonction du catégorie de chaudières. Ainsi on distingue :
- Les chaudières d'une puissance allant de 4 à 400 KW (généralement utilisées par les particuliers)
- Les chaudières d'une puissance supérieure à 400 kW et inférieure à 20 MW.
Rendements minimaux et contrôle des chaudières
Les rendements minimaux des chaudières.
Les chaudières de faibles puissances doivent respecter des rendement minima lors de leur sortie d'usine, avant leur mise sur le marché. Ces chaudières doivent être munies de la marque CE et être accompagnées d'une déclaration CE de conformité.
Pour les chaudières de puissance de 400 kW à 20 MW, des rendements énergétiques minimaux ont été fixés réglementairement. Par ailleurs, il est imposé à l'exploitant de mettre en place des appareils de contrôle permettant de mesurer le rendement caractéristique de ces chaudières ainsi que l'appréciation de la qualité de la combustion.
Code de l'environnement : articles R. 224-20 à R. 224-30
Les contrôles périodiques
Pour les chaudières de grande puissance, une procédure de contrôle est prescrite. Elle doit être réalisée par des organismes techniques accrédités. Ils visent à s'assurer que les chaudières respectent les rendements minimaux réglementaires et que les exploitants procèdent à des opérations de contrôle et de réglage auxquels ils sont astreints.
Code l'environnement : articles R. 224-31 à R. 224-41
Les règles relatives à la performance énergétique des climatisations
Une inspection périodique des systèmes de climatisation d'une puissance nominale effective supérieure à 12 kW est obligatoire.
Directive n°2002/91 du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments ;; Décret n° 2010-349 du 31 mars 2010 modifié relatif à l'inspection des systèmes de climatisation et des pompes à chaleur réversibles, JO du 2 avril 2010. Article L 224-1 du Code de l'environnement
Modalités de l'inspection des systèmes de climatisation
L'inspection doit être réalisée au moins une fois tous les cinq ans, à l'initiative du propriétaire ou du syndicat de copropriété de l'immeuble.
En cas de remplacement de l'installation par un nouveau système de climatisation ou par une nouvelle pompe à chaleur réversible, la première inspection doit être effectuée au plus tard au cours de l'année civile suivant le remplacement ou l'installation.
A qui incombe la charge de l'inspection ?
L'inspection est effectuée à l'initiative du propriétaire ou du syndicat de copropriété de l'immeuble.
Si l'installation d'un système de climatisation ou de pompe à chaleur réversible a été rendue nécessaire par l'aménagement particulier que le preneur a fait du local, alors il a la responsabilité de l'inspection.
Quel organisme est compétent pour ce contrôle ?
L'inspection est réalisée par une personne dont les compétences ont été certifiées par un organisme accrédité selon la norme NF EN ISO/CEI 17024 "Evaluation de la conformité - Exigences générales pour les organismes de certification procédant à la certification de personnes'??.
En outre, l'inspecteur doit être indépendant du système inspecté et ne pas réaliser les travaux qu'il préconise éventuellement à l'issue de l'inspection,
Articles R. 224-59-1 à R. 224-59-11 du Code de l'Environnement
Comment faire des économies d'énergie en matière de système de chauffage et de climatisation ?
Etape 1 : Appliquer les bonnes pratiques
- Prendre en compte les nombreuses recommandations formulées aux particuliers en matière de chauffage car elles sont transposables aux entreprises, en particulier les PME ou les TPE.
- Adapter la température en fonction des locaux et de la saison . Généralement, une différence de 5° C avec la chaleur extérieure suffit au confort des salariés et des clients. D'ailleurs, une trop grande différence entre la température intérieure et extérieure comporte des risques pour la santé.
- Prévenir les responsables en cas de surchauffe, de fenêtres qui ferment mal, de radiateur ou de climatisation qui fonctionnent mal.
En hiver | En été |
- Eviter de surchauffer (diminuer la température de 1°C équivaut à 7 à 8 % d'économies d'énergie sur ce poste).
- Eteindre la climatisation et réduire au minimum le chauffage lors des périodes d'absence du personnel ( s'il n'est plus occupé pendant 48h la température de consigne maximum est de 8°C).
- Réguler le chauffage en fonction des locaux (chaque degré au delà de 19°C entraine une augmentation de la facture de 8 à 12 %. Il est conseillé de maintenir les bureaux à 19°C, les ateliers et les couloirs à 16°C et les réserves et les archives à 10-12°C ).
- Conserver la chaleur (aérer les locaux pendant quelques instants chauffage coupé, fermer les volets et tirer les rideaux durant la nuit afin de diminuer les pertes thermiques au niveau des ouvertures).
- Faire régulièrement dépoussiérer les convecteurs afin qu'ils soient plus performants.
- Eviter de mettre du mobilier devant les radiateurs afin de ne pas limiter leur rayonnement.
| - Lutter contre la chaleur excessive (fermer les fenêtres et baisser les stores aux heures chaudes, ouvrir les fenêtres tôt le matin et, si possible, la nuit pour faire circuler l'air).
- Humidifier l'air en plaçant des points d'eau à proximité des ventilateurs de façon à provoquer une évaporation naturelle (quand l'eau passe de l'état liquide à la vapeur, elle absorbe de la chaleur). Les plantes vertes dans les locaux contribuent aussi au rafraîchissement de l'air intérieur.
- Eviter de trop éclairer et regrouper les imprimantes et photocopieurs dans des pièces séparées afin d'éviter des sources de chaleur.
- Ne pas utiliser de climatisation en dessous de 26°C.
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Etape 2 : Optimiser l'utilisation des équipements
Selon une étude de l'ADEME, lors d'un été "normal", rafraîchir une surface de 45 m2 avec un climatiseur consomme 2000 kWh pour trois mois (sans utiliser de climatiseur, la consommation annuelle d'électricité pour une telle surface est de 3 500 kWh) et augmente la facture de 20 à 25 %.
- Faire installer un thermostat avec une horloge programmable afin de déclencher chauffage et climatisation au bon moment. Installer des robinets thermostatiques ou vannes électrothermiques permettent une régulation plus fine et adaptée de la température.
- Veiller à ce que le système s'arrête ou fonctionne au ralenti pendant les périodes de fermeture de l'entreprise et prévoir leur redémarrage avant l'arrivée des salariés. Pour les absences courtes diminuer de 3 à 4 degrés en-dessous de la température de confort et, en cas d'absence prolongée, régler le thermostat sur "hors-gel".
- Opter pour la régulation afin de moduler la température en fonction des conditions des locaux.
Régulation et programmation permettent d'obtenir 10 à 15 % d'économies d'énergie.
Etape 3 : Bien choisir son équipement
- Intégrer les aspects thermiques dès la conception des bâtiments.
- Isoler correctement (murs, plafonds, double vitrage) contribue à conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été et permet d'éviter de "sur-utiliser" chauffage ou climatisation.
- Végétalisation des murs et des abords immédiats des locaux de l'entreprise. En été, cela permet de diminuer l'intensité du rayonnement solaire (la différence de température entre un mur végétalisé et un mur nu peut atteindre 15°C).
- Retarder le recours à la climatisation et limiter ensuite son utilisation, en prévoyant : des auvents, des volets, des stores à l'extérieur ou, ce qui est encore préférable, à l'intérieur. Des films solaires collés sur les vitrages réduisent aussi fortement la pénétration des rayons du soleil.
- Penser à équiper les différents locaux de l'entreprise de ventilateurs, nettement moins consommateurs d'énergie que la climatisation. Les appareils de rafraîchissement par évaporation sont également très efficaces.
- Intégrer l'aspect économies d'énergie dès le départ dans le choix des équipements de chauffage et, si c'est vraiment nécessaire, de climatisation ou au moment de leur renouvellement.
- Préférer les climatiseurs fixes plutôt que portatifs : le réglage de la température est plus précis.
- Envisager, lorsque cela est possible, le recours aux énergies renouvelables : chauffage au bois, panneaux solaires, géothermie. Par exemple, le climatiseur solaire utilise de l'énergie solaire et de l'eau salée comme fluide frigorigène (non nocif pour l'effet de serre). C'est un équipement encore cher mais qui consomme 20 fois moins d'électricité qu'un climatiseur traditionnel.